Recherche : l’ESME Sudria Paris, hôte d’une grande conférence internationale du 7 au 10 juin


Essentielle pour l’ESME Sudria et ses futurs ingénieurs, la recherche l’est également pour de nombreux acteurs publics et privés de par le monde : sans elle, pas d’innovation possible ! Et pour permettre aux chercheurs de confronter leurs travaux et découvertes, les grandes conférences dédiées sont capitales. Le campus parisien de l’ESME Sudria est ainsi fier d’héberger et de co-animer (aux côtés de l’UPEC) la prochaine édition de l’IEEE International Conference on High Performance Switching and Routing (HPSR), du 7 au 10 juin 2021.

 

Incontournable pour la recherche liée au réseau, l’IEEE HPSR permettra aux experts de différents pays d’échanger sur de multiples thématiques avec des interventions en présentiel et en ligne. Co-organisateur de cette 22e édition et responsable du département Calculs, Modélisation et Technologies Numériques de l’école, Abdulhalim Dandoush revient sur l’intérêt pour l’ESME Sudria d’accueillir un tel événement et sur l’impact de ce dernier sur les prochaines avancées technologiques.

 

À quoi correspond exactement cette conférence ?

Abdulhalim Dandoush : C’est une conférence organisée depuis 22 ans par l’IEEE (soit « Institute of Electrical and Electronics Engineers » ou Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens), l’organisme mondial qui s’occupe des standards dans les systèmes d’informations de manière générale. Chaque année, elle réunit plusieurs chercheurs du monde entier s’occupant de sujets liés à ce qu’on nomme le « High Performance Switching and Routing ». C’est l’occasion pour les chercheurs de présenter les nouvelles tendances, les nouvelles technologies – le cloud, l’intelligence artificielle, le Big Data, la virtualisation… – et les nouveaux algorithmes s’inscrivant dans l’amélioration de la capacité de « Switching and Routing » dans le réseau.

 

Qu’est-ce que signifie « Switching and Routing » ?

Le « Switching and Routing » sont les protocoles des couches 2 et 3 sur les sept que compte un modèle OSI, soit le modèle qui explique le fonctionnement de n’importe quel système d’informations actuel. Pour donner une idée de ce qu’est le modèle OSI, il faut se dire que la septième couche aborde toutes les applications possibles d’aujourd’hui, de Teams à Skype en passant par Gmail ou encore WhatsApp, tandis que la première  porte sur les aspects physiques, comme la carte réseau Wi-Fi, le LTE ou encore les câbles et antennes. Revenons maintenant aux couches 2 et 3 qui nous intéressent : elles sont capitales pour le routage, l’adressage  et le partage de canal de communication – et donc de parole – entre plusieurs machines qui essayent d’émettre ou de recevoir sur le même canal, comme par exemple plusieurs machines connectées sur le même réseau Wi-Fi qui souhaitent partager des ressources sans collision ni problème.

Pour autant, depuis quelques années, la conférence ne parle plus uniquement de ces deux couches mais de tout le modèle OSI en général. Désormais, on y découvre aussi des travaux de recherche sur la partie physique ou encore d’autres sur les contraintes applicatives, comme par exemple le fait de pouvoir améliorer la qualité d’une conversation menée en temps réel sur Teams avec plus d’une centaine de participants venant de différentes zones géographiques. Participer à cet événement offre donc la possibilité d’aborder tous les derniers algorithmes qui permettent de faire face aux volumes énormes en matière de trafic et, d’un point de vue opérateur, de prédire en amont ces besoins afin de penser les systèmes en conséquence. Cette préparation est incontournable pour les opérateurs aujourd’hui car les volumes sont incomparables avec ceux que l’on a pu connaître par le passé.

 

Dans un monde hyper connecté comme le nôtre, le réseau semble être devenu plus important que jamais.

En effet, rappelons que le volume du trafic depuis les débuts de l’enregistrement numérique jusqu’à 2012 est produit en à peine 10 minutes de nos jours ! Si l’on veut qu’un professeur puisse faire cours en ligne sans souci ou qu’une réunion commerciale puisse se dérouler facilement à distance, il est indispensable d’améliorer le réseau dans sa globalité. La crise de la Covid-19 a d’ailleurs démontré cela, en augmentant massivement le volume de trafic numérique de par le monde. Cette dépendance au numérique liée à la Covid-19 a représenté de nouvelles contraintes qui se sont ajoutées à celles déjà existantes, avec notamment la question du Big Data. Et cela ne fait que renforcer l’intérêt des chercheurs à partager les travaux qu’ils ont pu mener. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien si cette édition de l’IEEE HPSR accueillera des chercheurs travaillant déjà en collaboration avec des industriels et d’autres directement intégrés à des entreprises comme Intel, Huawei, Nokia Bell Labs, FutureWei… Certaines d’entre elles sponsorisent également l’événement.

 

Quelle place occupe l’ESME Sudria dans cette « quête » du meilleur réseau possible ?

Si, à sa création il y a plus de cent ans, l’ESME Sudria s’était d’abord spécialisée en électronique, énergie et mécanique, elle n’a pas attendu l’IEEE HPSR pour participer pleinement à la révolution numérique en cours ! Depuis de nombreuses années, l’école a su se diversifier à travers son enseignement, avec notamment la mise en place de plusieurs Majeures dédiées, mais aussi à travers la partie recherche. La présence d’une conférence aussi réputée dans nos locaux participe ainsi à la reconnaissance de l’école sur les enjeux du numérique et ne peut donner qu’envie à nos étudiants de rejoindre nos Majeures Réseaux, Intelligence Artificielle, Cybersécurité et Big Data pour devenir de très bons ingénieurs R&D ou ingénieurs-chercheurs. D’ailleurs, une poignée des meilleurs étudiants du Département Numérique de l’école, qui participeront à logistique de l’événement en tant que membres bénévoles du staff, auront même la chance de pouvoir assister à certaines conférences cette année. Et peut-être que, dans les années à venir, ils pourront à nouveau y participer, en tant qu’intervenants cette fois.

 

En plus d’être co-animatrice de l’événement, l’ESME Sudria sera également représentée lors des conférences puisque vous et Lamine Amour, également enseignant-chercheur de l’école, avez été sélectionnés pour vos travaux respectifs. C’est un motif de fierté, non ?

Comme tous les autres chercheurs, nous avons soumis nos travaux en amont au comité scientifique de l’IEEE HPSR 21 qui se charge d’évaluer puis de sélectionner les meilleures publications pour la conférence. Le premier papier sélectionné résulte d’une collaboration que j’ai pu mener avec l’Université Sorbonne Paris Nord et le second porte sur un travail commun mené par Lamine et moi. Et oui, c’est une vraie fierté que de pouvoir prendre part à une contribution scientifique de haut-niveau en plus de s’occuper de l’organisation de l’événement ! Rappelons qu’une conférence comme l’IEEE HPSR est vraiment faite pour nourrir le débat scientifique : chacun peut y expliquer ce qu’il fait et bénéficier des retours et des commentaires de ses pairs pour, à l’avenir, encore aller plus loin. Quand on fait de la recherche, on développe très souvent ses hypothèses et ses raisonnements dans son coin, pour un environnement spécifique et sans savoir si nos résultats seront potentiellement applicables dans d’autres environnements. De ce fait, recevoir le feedback d’autres chercheurs est plus qu’utile : ces questions et remarques vous guident et vous permettent de donner une autre dimension à vos travaux, d’inclure d’autres paramètres, d’améliorer vos recherches. Enfin, le fait de participer à cette conférence peut aussi développer des collaborations à l’échelle mondiale : si une équipe de recherche académique ou privée présente des travaux sur lesquels nous pensons pouvoir apporter une plus-value, une discussion s’engage facilement. C’est ça qui fait la beauté d’une telle conférence et de la recherche de façon générale : cette dernière se base sur ces échanges d’expérience pour améliorer encore et toujours l’existant. Tous les outils que nous utilisons aujourd’hui sont le fruit d’un travail cumulatif et empirique d’un ensemble d’univers et domaines initiés il y a des centaines d’années. Tous ensemble, nous avons érigé une pyramide et continuons en permanence à améliorer son sommet. On peut aussi voir cela comme un puzzle : l’image sera grande et belle seulement si chacun y ajoute sa pièce au bon endroit.

 

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